Avez-vous déjà essayé de compter des pucerons ou autres insectes dans une plantation ? Vraisemblablement pas. Un exercice qui est loin d’être facile et pourtant très utile, comme le précise Daniel Trocme, ingénieur à l’association régionale de services aux organismes d’élevage (Arsoe) de Bretagne. « Ce comptage permet d’assurer une politique de prévention pour les cultures. Quels sont les dégâts engendrés par les nuisibles, quelles zones sont touchées et comment les traiter ? » Un enjeu environnemental mais aussi économique.

Démonstration

« Nous avons développé un nouveau système à base de lunettes intelligentes pour aider à compter les pucerons », poursuit Daniel Trocme. Un système composé de lunettes, de type Google Glass, avec un mini-écran sur lequel peuvent s’afficher des images et des données, d’un micro qui peut convertir la parole en texte et surtout d’une connexion à Internet pour recevoir et envoyer des données en temps réel.

« Notre solution permet vraiment d’aider le technicien dans son travail. Sa position est automatiquement géolocalisée pour savoir sur quelle parcelle il se trouve. Grâce au micro, il peut envoyer des informations, par exemple sur le nombre de pucerons dans un artichaut. » Des informations qui iront directement enrichir une base de données distante. Plus besoin d’avoir sur soi un carnet de notes dont les écrits devaient ensuite être ressaisis ultérieurement. Un véritable gain de temps.

« En cas de doute, le technicien peut aussi, toujours grâce à ces lunettes, prendre la photo d’une espèce qu’il n’identifie pas ou faire appel à une bibliothèque d’images pour l’aider à reconnaître l’insecte face à lui. » Le tout en gardant les mains libres et en se jouant des conditions atmosphériques. « Ce travail de comptage se fait souvent au petit matin dans des conditions très humides. Ce qui ne facilitait pas le travail. »

Les ingénieurs en recherche et développement de l’Arsoe ont validé ce travail et l’ont présenté mercredi devant des professionnels. « Notre but n’est pas de commercialiser cette technologie mais de montrer ce qu’elle peut apporter à nos clients et de les aider, s’ils le désirent, à l’acquérir. »

Des clients issus des entreprises aussi bien des secteurs de la terre, de la mer, de la sylviculture ou de l’environnement. »

Samuel NOHRA.